L’Arabie Saoudite à l’aube d’un effondrement : Un géant du Moyen-Orient au bord du gouffre

L‘Arabie Saoudite, longtemps perçue comme un acteur clé au Moyen-Orient, traverse une période de turbulences majeures. Bien que le pays ait dominé la scène mondiale grâce à son pétrole, la chute des prix du brut et une gestion politique de plus en plus fragile mettent en péril son avenir. Découvrez pourquoi la monarchie saoudienne pourrait s’effondrer et quelles en seraient les conséquences pour le monde.

La dépendance fatale au pétrole : Le déclin commence

Depuis des décennies, l’Arabie Saoudite est une pétromonarchie où le pétrole est la clé de sa richesse et de son pouvoir. En 2014, l’Arabie Saoudite se trouve en pleine prospérité, avec un prix du baril de pétrole avoisinant les 115 dollars, apportant des milliards dans les coffres de la famille royale. Cependant, cette époque de félicité ne dure pas. En l’espace de quelques mois, le prix du pétrole chute drastiquement à 50 dollars par baril. Cette chute plonge l’économie saoudienne dans une grave crise.

Avec 87 % de son budget dépendant du pétrole, la nation se retrouve prise au piège de cette dépendance. La classe dirigeante, composée de plus de 2000 princes influents, fait face à une crise de légitimité. L’État saoudien, où les deux tiers de la population sont employés dans le secteur public, ne peut plus garantir les avantages sociaux et les emplois qui étaient jusque-là accordés par l’État. La situation devient insoutenable.

La Vision 2030 : L’ambitieux projet de diversification économique

Face à la crise, le prince héritier Mohammed ben Salman (MBS) met en place un plan de transformation économique ambitieux : la Vision 2030. L’objectif est de réduire la dépendance au pétrole et de diversifier l’économie en misant sur le tourisme, l’entrepreneuriat privé, et une série de réformes sociales. Mais la tâche s’avère ardue, car le pays doit naviguer entre une monarchie conservatrice et les exigences modernes du marché mondial.

L’un des projets phares de cette transition est la privatisation de Saudi Aramco, la plus grande entreprise pétrolière du monde. L’objectif est de lever des fonds pour financer des projets d’infrastructure massifs, dont la construction d’une ville nouvelle et d’un hub touristique international. Mais ce plan rencontre une forte résistance au sein de la famille royale, dont les intérêts sont étroitement liés au pétrole.

Les purges politiques et la centralisation du pouvoir

Pour imposer sa vision, Mohammed ben Salman ne recule devant rien. En 2017, il mène une purge violente au sein de l’élite saoudienne, arrêtant des dizaines de princes et hauts fonctionnaires dans un raid au Ritz-Carlton de Riyad. Ce coup de force permet à MBS de consolider son pouvoir, mais il laisse également des fractures profondes au sein du royaume. Ce qui était autrefois un gouvernement pluraliste devient une dictature centralisée autour de sa personne.

Cette centralisation du pouvoir inquiète de plus en plus, tant au niveau national qu’international. Des accusations d’absolutisme et de répression grandissent à l’étranger, surtout après l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2018, un événement qui a terni l’image de MBS et a alimenté les critiques concernant son régime autoritaire.

Une guerre économique et une armée défaillante

Alors que les tensions économiques et politiques montent, MBS s’engage également dans des conflits militaires, notamment la guerre au Yémen, qui devient un désastre humanitaire et un gouffre financier. Bien que l’Arabie Saoudite soit l’un des plus gros dépensiers militaires au monde, son armée est inefficace, mal formée, et souvent incapable de mener des opérations militaires avec succès. Cela devient évident lors de son affrontement avec les rebelles Houthi au Yémen, où l’armée saoudienne subit de lourdes humiliations.

En parallèle, la guerre des prix du pétrole entre l’Arabie Saoudite et la Russie exacerbe la crise économique. L’Arabie Saoudite refuse de réduire sa production pour maintenir sa part de marché, ce qui plonge le marché mondial du pétrole dans une crise sans précédent, affectant même l’industrie pétrolière américaine et canadienne.

Le dilemme de la jeunesse saoudienne : Entre frustrations et révolte

Un autre facteur de déstabilisation pour le régime saoudien est la frustration croissante de sa population, notamment parmi les jeunes. L’Arabie Saoudite possède l’une des populations les plus jeunes du monde, avec une médiation de 27 ans. Cependant, un taux de chômage élevé (près de 30 % chez les jeunes) et une économie stagnante accentuent la tension. Les jeunes Saoudiens, qui n’ont pas l’accès facile aux emplois publics réservés aux anciens et à la famille royale, se retrouvent dans une situation économique précaire.

Cette génération n’accepte plus la monarchie et les projets pharaoniques menés par MBS alors que le pays est plongé dans une crise économique. Ces frustrations sociales pourraient bien être un terreau fertile pour un soulèvement populaire à grande échelle, comme on l’a vu dans le cadre du printemps arabe dans d’autres pays du Moyen-Orient.

L’effondrement imminent ?

L’Arabie Saoudite semble se diriger vers une crise de légitimité de plus en plus profonde. L’échec de la Vision 2030, les tensions internes au sein de la famille royale, l’incapacité à diversifier l’économie et à moderniser les institutions, ainsi que la répression politique grandissante, laissent présager un effondrement politique et économique à court terme. La perte de soutien des États-Unis et l’isolement international aggravent encore la situation.

Ce qui était autrefois un géant du Moyen-Orient semble aujourd’hui sur le point de s’effondrer sous les pressions économiques, sociales et politiques.

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Conclusion : Un avenir incertain pour l’Arabie Saoudite

L’Arabie Saoudite, autrefois symbole de richesse pétrolière et de pouvoir, se trouve aujourd’hui à un carrefour crucial. Entre l’incapacité de diversifier son économie, les tensions internes croissantes, et un pouvoir de plus en plus autoritaire, le pays est sur le point de connaître une période de turbulences politiques et sociales qui pourrait bouleverser l’ordre mondial. Les prochaines années seront déterminantes pour l’avenir du royaume saoudien et, par extension, pour la stabilité du Moyen-Orient.