Gaz naturel au Sénégal : Une opportunité ou un défi pour l’avenir ?
L’exploitation du gisement transfrontalier entre le Sénégal et la Mauritanie marque un tournant majeur pour ces deux pays, promettant retombées économiques et défis environnementaux.
Une entrée historique dans le club des producteurs de gaz naturel
Le projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA), situé à la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie, est considéré comme l’une des plus grandes découvertes gazières en eau profonde d’Afrique de l’Ouest. Découvert en 2015 par Cosmos Energy, ce projet repose sur une coopération exemplaire entre les deux nations et des partenaires internationaux tels que BP et Cosmos Energy.
Caractéristiques clés :
- Estimation de 15 000 milliards de pieds cubes de gaz naturel.
- Investissement initial : entre 4 et 5 milliards de dollars.
- Contribution attendue au PIB sénégalais : 10 % dès les premières années.
En 2025, les premières exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) seront destinées principalement à l’Europe, en quête de nouvelles ressources énergétiques suite à la crise russo-ukrainienne, ainsi qu’aux marchés asiatiques et nord-américains.
Un projet aux impacts économiques et sociaux majeurs
Le projet GTA représente une opportunité unique pour les deux pays :
- Création d’emplois : techniciens, ingénieurs, logisticiens, et opérateurs seront sollicités pour l’extraction, le transport et la maintenance.
- Formation locale : des programmes spécifiques permettront de développer les compétences locales, favorisant le transfert de savoir-faire.
- Retombées infrastructurelles : routes, écoles et autres installations sociales verront le jour pour accompagner ce développement.
Pour le Sénégal, l’objectif est également de diversifier son économie, encore fortement dépendante de l’agriculture et des importations d’énergie.
Défis environnementaux et économiques
Malgré ses promesses, le projet soulève des questions importantes :
- Impacts écologiques : La préservation des écosystèmes marins autour des zones d’exploitation offshore est cruciale pour éviter la destruction de la faune locale.
- Fluctuation des prix : Les cours mondiaux du gaz naturel, volatils, pourraient affecter les revenus à long terme.
- Gestion des revenus : Une répartition équitable entre gouvernements et populations locales reste un défi.
De nombreux pays africains, riches en ressources naturelles, peinent encore à traduire ces richesses en développement socio-économique durable. Le Sénégal et la Mauritanie réussiront-ils à éviter ce piège ?
Vers une exploitation durable et équitable
Au-delà de ses ambitions économiques, GTA constitue un test de gouvernance pour les deux nations. L’exploitation équitable et durable des ressources naturelles pourrait en faire un modèle pour l’Afrique de l’Ouest, démontrant que la richesse en matières premières peut être un levier de développement inclusif.
Les phases futures du projet prévoient une réinjection des ressources pour alimenter les marchés locaux, renforçant ainsi l’indépendance énergétique des deux pays.
Le projet gazier GTA offre au Sénégal et à la Mauritanie une opportunité historique de redéfinir leur place dans l’économie mondiale. Si les retombées économiques et sociales sont prometteuses, elles dépendront de la capacité des deux pays à gérer ces ressources de manière durable et inclusive. Ce projet pourrait bien être la clé d’un avenir énergétique plus prospère pour l’Afrique de l’Ouest.
