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Le Mythe de la Girl Boss : Entre Empowerment et Illusion Marketing

Quand l'empowerment devient un outil de manipulation

L’ascension fulgurante du concept Girl Boss

Ces dernières années, le terme Girl Boss s’est imposé partout : sur Instagram, TikTok, dans les magazines, les séries Netflix et même sur des produits dérivés. L’idée était simple : encourager les femmes à prendre le contrôle de leur carrière, être ambitieuses tout en restant fidèles à leur féminité.

Derrière ce concept se cache Sophia Amoruso, entrepreneuse américaine qui a fondé la marque de mode Nasty Gal. Son livre Girl Boss a été un immense succès, vendu à plus d’un demi-million d’exemplaires. Il a inspiré des milliers de femmes à croire en leur potentiel entrepreneurial. Mais très vite, les limites du mouvement sont apparues.

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Les coulisses sombres du mouvement

Derrière l’image rose bonbon et motivante, plusieurs scandales ont éclaté :

  • Sophia Amoruso elle-même a été accusée de mauvaises conditions de travail dans son entreprise et d’avoir licencié des salariées enceintes.
  • D’autres « Girl Boss » influentes ont été dénoncées pour des pratiques toxiques, comme Nicky Agrawal (Thinx), Audrey Gelman (The Wing) ou Yael Aflalo (Reformation), qui sous-payait et maltraitait ses employés de couleur.
  • Le mouvement a fini par perpétuer les mêmes inégalités qu’il prétendait combattre.

Un outil marketing détourné : Le féminisme-washing

Le féminisme est devenu un argument de vente pour de nombreuses entreprises. Comme le greenwashing en écologie, le féminisme-washing consiste à utiliser des valeurs progressistes uniquement à des fins commerciales :

  • Des marques affichent des slogans empowerment pour vendre des produits sans changer leurs pratiques internes.
  • Des entreprises exploitent l’image de la femme forte et indépendante, tout en imposant des conditions de travail inéquitables.
  • Les Girl Boss de réseaux sociaux deviennent des icônes « fake » de la réussite féminine, mais omettent de parler des privilèges financiers ou sociaux qui leur ont permis de réussir.

L’infantilisation de la « Girl Boss »

Pourquoi ne pas simplement dire « Boss » au lieu de « Girl Boss » ?

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Le terme Girl renvoie à une image infantile et douce, alors que l’on attend des femmes qu’elles soient ambitieuses mais pas trop autoritaires. Ce choix de vocabulaire reflète une contradiction profonde : revendiquer un pouvoir tout en restant conforme aux attentes sexistes.

Des études montrent que les femmes qui montent en puissance perdent en sympathie dans la société, ce qui explique pourquoi le marketing tente de rendre la figure de la boss « mignonne » et « accessible ».

Une pression supplémentaire sur les femmes

Le mouvement Girl Boss ajoute une nouvelle injonction aux femmes :

  • Réussir professionnellement tout en restant « adorable » et « accessible ».
  • Entreprendre pour être une « vraie » femme indépendante, sous-entendant qu’un travail salarié n’est pas assez ambitieux.
  • Tout concilier parfaitement : carrière, famille, bien-être, féminité… Un modèle de femme multitâche souvent inaccessible et culpabilisant.

L’arnaque du MLM et le mirage de la liberté financière

Le concept de Girl Boss a été récupéré par le marketing multiniveau (MLM). Ces entreprises promettent une « liberté financière » en devenant son propre patron, mais en réalité :

  • 99% des participants ne gagnent pas d’argent et finissent endettés.
  • Les influenceuses vendent un rêve inatteignable, en mettant en scène une vie parfaite sur Instagram.
  • Les recrues sont encouragées à recruter d’autres personnes, créant un système proche des arnaques pyramidales.

L’effondrement du mythe et l’émergence d’un nouveau modèle

Aujourd’hui, le terme Girl Boss est devenu une blague sur Internet, notamment chez la génération Z qui l’utilise comme un mémé sarcastique pour se moquer des Millennials ayant cru en ce modèle.

Un nouveau mouvement émerge : la « That Girl », qui prône un équilibre entre carrière, bien-être et santé mentale. Mais ce modèle, bien que plus sain en apparence, reste une nouvelle norme qui peut également exercer une pression sur les femmes.

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Plutôt que de chercher à entrer dans une case (Girl Boss, That Girl, etc.), la vraie liberté est de choisir son propre modèle de réussite. Que ce soit entrepreneure, salariée, mère au foyer ou autre, chaque femme devrait pouvoir suivre sa voie sans pression extérieure.

L’important n’est pas de devenir une « Girl Boss », mais de trouver un équilibre personnel aligné avec ses propres valeurs et aspirations.

Junelle Belvanie

Salut! Je suis Junelle Belvanie. Je partage à travers mes articles, des réflexions, des conseils et des idées sur des sujets variés. Rejoignez moi pour découvrir des contenus inspirants et enrichissants.

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