Prix des motos au Burkina Faso : l’opération « Zéro pitié » frappe fort contre les hausses abusives
Une campagne musclée pour faire baisser les prix des deux-roues

Au Burkina Faso, la flambée injustifiée des prix des motos a conduit les autorités à lancer une opération coup de poing baptisée « Zéro pitié ». Plusieurs commerçants ont vu leurs boutiques fermées et leurs motos saisies, dans une volonté claire de faire respecter la loi et protéger le pouvoir d’achat des citoyens.
Une flambée des prix jugée injustifiée
Depuis plusieurs mois, les Burkinabè font face à une augmentation continue du prix des motocyclettes, sans qu’aucune explication valable ne soit apportée par les vendeurs. Malgré de nombreuses campagnes de sensibilisation, la spéculation sur les engins à deux roues persiste.
Face à cette situation préoccupante, la Brigade Mobile de Contrôle Économique et de Répression des Fraudes (BMCRF) a décidé de frapper fort. Le 14 juillet, dans la ville de Ouagadougou, sept magasins de vente de motos ont été épinglés pour augmentation abusive des prix, puis scellés dans la foulée.
Des manquements graves à la réglementation
Lors des contrôles, les inspecteurs de la BMCRF ont constaté que la majorité des commerçants n’étaient pas en mesure de fournir les documents d’achat de leurs marchandises. Certains évoquent des opérations de dépôt-vente, mais cela ne les exempte pas de leurs obligations légales.
En effet, tout acteur commercial doit pouvoir présenter des factures d’achat qui permettent d’établir une structure de prix claire et justifiable. Ces documents sont essentiels pour garantir la transparence, l’équité et la légalité des prix pratiqués sur le marché.
Des sanctions lourdes pour les contrevenants
La BMCRF a clairement annoncé que les commerçants épinglés devront payer de lourdes amendes avant toute éventuelle réouverture de leurs boutiques. Mais ce n’est pas tout : ils devront également se mettre en conformité avec la réglementation, sans quoi leurs activités resteront suspendues.
L’objectif est de mettre un terme à la “récréation”, selon les mots des responsables de l’opération. Un message fort est ainsi adressé à l’ensemble des opérateurs économiques du secteur : la spéculation ne sera plus tolérée.
Le sort des motos saisies : entre justification et vente aux enchères
Les motos confisquées lors de cette opération ne seront pas automatiquement restituées. Une analyse des prix d’achat et de vente sera d’abord effectuée. Si l’écart constaté révèle une marge bénéficiaire jugée excessive, les motos seront définitivement saisies.
Dans ce cas, elles seront vendues aux enchères et les recettes issues de cette vente versées dans le fonds de soutien patriotique. Ce mécanisme vise à dissuader les pratiques spéculatives tout en servant l’intérêt général.
Une opération nationale jusqu’au 31 juillet
L’opération « Zéro pitié » ne s’arrête pas à Ouagadougou. Elle se poursuivra jusqu’au 31 juillet sur l’ensemble du territoire burkinabè. Son but est clair : contraindre les commerçants à baisser les prix des motos, conformément aux directives du chef de l’État.
Les autorités entendent ainsi restaurer un climat de confiance entre vendeurs et consommateurs, en garantissant un marché régulé, équitable et respectueux des textes en vigueur.
Conclusion : restaurer la justice économique dans le secteur des deux-roues
À travers l’opération « Zéro pitié », le Burkina Faso envoie un signal fort : le laxisme commercial ne passera plus. En fermant des boutiques, en saisissant des motos, et en imposant des amendes, la BMCRF entend remettre de l’ordre sur le marché des deux-roues.
Cette action s’inscrit dans une volonté politique assumée de protéger les citoyens, de favoriser la transparence économique et d’imposer le respect strict de la réglementation. La suite dépendra désormais de la réaction des commerçants, et de leur capacité à intégrer des pratiques justes et responsables.



