L’ampleur du harcèlement en ligne : un dossier de 600 à 800 pages
Dans le cadre de son témoignage, Ultia a évoqué l’ampleur du harcèlement dont elle a été victime. Son dossier judiciaire, qui compte entre 600 et 800 pages, regroupe des centaines de messages menaçant sa vie et la réduisant à son genre de manière sexiste. Les accusations de harcèlement qu’elle porte à l’encontre de plusieurs individus mettent en lumière la gravité de la situation.
Ultia dénonce le phénomène de sexisme banalisé qui se cache souvent sous le couvert de blagues, mais qui peut mener à des dérives graves comme des menaces de viol et de meurtre. Elle explique que de simples commentaires à caractère sexiste, pris à la légère par certains, peuvent se transformer en harcèlement massif, menant à un climat de terreur pour les victimes.
Des événements qui amplifient le harcèlement : l’exemple de l’Event 2021
L’Event 2021, organisé par le streamer ZeratoR, est un exemple frappant de la manière dont les événements en ligne peuvent devenir des catalyseurs pour le harcèlement. Alors que cet événement caritatif rassemblait des streamers, Ultia a rapidement été confrontée à des propos dégradants à son égard. Des blagues sur sa sexualité et son physique ont commencé à envahir les commentaires en direct, alimentées par un autre streamer, Inoxtag, qui a fait preuve d’un manque de respect flagrant.
Loin de se calmer, la situation s’est intensifiée à chaque annonce d’événement ou d’apparition d’une personnalité publique, relançant la machine à harcèlement. Ultia révèle que, malgré les excuses d’Inoxtag, le harcèlement n’a cessé de croître, influençant son quotidien de manière destructrice.
Le rôle du sexisme dans le harcèlement des femmes en ligne
Ultia met en lumière un aspect essentiel du harcèlement dont elle est victime : la sexualisation des femmes dans l’univers du streaming. Elle rappelle que des commentaires sexistes, qu’il s’agisse de « retourne à la cuisine » ou de simples remarques sur l’apparence, ne sont pas à minimiser. Ces remarques deviennent rapidement des actes de harcèlement, surtout lorsqu’elles sont répétées par des milliers de personnes. Elle appelle à une prise de conscience collective sur le rôle que jouent ces petites blagues dans la culture du harcèlement en ligne.
Porter plainte contre le harcèlement en ligne : un parcours semé d’embûches
Face à cette escalade de menaces et de propos violents, Ultia a décidé de porter plainte. Cependant, elle évoque la complexité du système judiciaire français pour traiter les cas de harcèlement en ligne. Le processus est souvent long et difficile, et les plaintes sont parfois classées sans suite. Malgré cela, elle a persisté, car elle ne voyait pas d’autre issue pour mettre un terme à ce harcèlement.
Ultia souligne également l’importance du soutien qu’elle a reçu de certaines policières qui ont pris son témoignage avec sérieux et détermination. Cependant, malgré cette aide, elle continue de recevoir des menaces régulièrement, soulignant l’inefficacité de la législation actuelle pour protéger pleinement les victimes de harcèlement en ligne.
Un appel à la solidarité entre streamers et à des solutions concrètes
Ultia déplore l’absence de soutien global de la part de la communauté des streamers. Elle estime que si les streamers les plus influents avaient pris position, cela aurait pu stopper, ou du moins atténuer, l’ampleur de son harcèlement. Elle appelle à la mise en place de processus clairs et efficaces pour gérer le harcèlement lors des événements en ligne et à une prise de conscience collective parmi les streamers masculins, qui jouent un rôle clé dans l’évolution de la situation.
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Conclusion : Un combat pour la dignité et le respect
Le combat d’Ultia contre le harcèlement en ligne est bien plus qu’une simple réaction individuelle face à des attaques. Il s’agit d’un appel à la société pour reconnaître la réalité du harcèlement sexiste sous toutes ses formes, et à l’industrie du streaming pour mettre en place des protections concrètes. Son dossier et son procès pourraient bien servir de jurisprudence pour de futures affaires similaires, afin de protéger les victimes et d’empêcher que ce type de harcèlement ne soit plus minimisé ou ignoré.