
TikTok, le réseau social favori des jeunes, est pointé du doigt pour son impact sur la santé mentale. De plus en plus d’adolescents se déclarent atteints de troubles psychologiques, influencés par les contenus qu’ils y consomment. Ce phénomène inquiète les spécialistes qui y voient une nouvelle épidémie de troubles mentaux.
Quand les maladies mentales deviennent virales
Sur TikTok, les vidéos abordant les troubles dissociatifs de l’identité cumulent des milliards de vues. À titre de comparaison, des tendances populaires comme le hashtag #fitnessgals enregistrent beaucoup moins d’intérêt. Ce succès s’explique par la romantisation des maladies mentales, qui suscite fascination et identification chez les jeunes.
L’autodiagnostic en plein essor
Les psychologues alertent : de plus en plus d’adolescents s’auto-diagnostiquent des troubles psychiatriques sans suivi médical. Un cas emblématique est celui de Sora, une jeune femme qui, en six mois, est passée d’une identité stable à une accumulation de nouvelles étiquettes psychologiques, uniquement en réponse à des commentaires et tendances TikTok.
Cette influence numérique pose un véritable problème de désinformation et de diagnostics erronés. Certains jeunes commencent à adopter les symptômes des troubles qu’ils regardent, une forme de contagion psychologique alimentée par l’algorithme de TikTok.
La manipulation de la perception
L’algorithme de TikTok est conçu pour maximiser le temps d’engagement des utilisateurs. Il expose de manière continue aux mêmes types de vidéos, renforçant les croyances et les comportements de l’audience. Une étude menée par ABC Australia en 2021 a révélé que moins de 24 heures suffisent pour qu’un utilisateur soit submergé de contenus liés à un trouble spécifique.
Ce mécanisme a des effets concrets :
- Augmentation des cas de syndrome de Tourette chez les jeunes filles, observée depuis 2020.
- Normalisation et glorification des troubles mentaux, qui poussent certains à vouloir en être atteints.
- Perte de crédibilité des vrais malades, noyés dans un flot de contenus douteux.
Quand la recherche de validation pousse à la fraude
Un autre problème est l’exploitation des maladies mentales pour attirer l’attention. Certains influenceurs n’hésitent pas à feindre des troubles pour gagner des abonnés et des vues. C’est le cas d’Emeraud, une TikTokeuse qui prétendait souffrir de la maladie de Tourette, jusqu’à ce que ses abonnés découvrent des incohérences dans ses vidéos et un faux certificat médical.
Ce phénomène, appelé « Münchausen by Internet », décrit la tendance à s’inventer des maladies pour attirer la sympathie et la reconnaissance en ligne. Cette manipulation nuit gravement à ceux qui souffrent réellement de troubles psychiatriques, en banalisant et en faussant la perception de leur réalité.
Comment se protéger de l’influence toxique de TikTok ?
Il est essentiel d’adopter une approche critique face aux contenus que nous consommons sur les réseaux sociaux. Voici quelques conseils pour réduire leur impact sur la santé mentale :
- Limiter le temps passé sur TikTok pour éviter l’exposition excessive à des contenus nuisibles.
- Vérifier les sources avant d’accepter un diagnostic ou une information comme véridique.
- Consulter un professionnel de santé en cas de doutes sur son état mental, plutôt que de se fier aux conseils d’influenceurs.
- Développer son esprit critique pour détecter les manipulations et les tendances dangereuses.
- Prendre des pauses digitales pour se recentrer sur la réalité et éviter les effets de la surcharge informationnelle.
Un réseau social à double tranchant
Si TikTok permet de sensibiliser à des sujets importants, il peut aussi être une source de désinformation et de manipulation psychologique. Le danger réside dans la façon dont l’algorithme exploite nos faiblesses cognitives, jusqu’à façonner notre identité et nos croyances.
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Les maladies mentales ne sont pas des tendances à suivre. Elles doivent être comprises, respectées et traitées par des professionnels. En tant qu’utilisateurs, nous devons être vigilants et ne pas laisser les réseaux sociaux dicter notre perception du monde et de nous-mêmes.