Air Sénégal : Comment la gestion de Macky Sall a précipité la chute de la compagnie aérienne nationale
La décision controversée de Macky Sall et la mauvaise gestion d'Air Sénégal ont transformé une fierté nationale en un échec retentissant.

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Toggle1. Les débuts prometteurs d’Air Sénégal : une vision ambitieuse
Air Sénégal était censée devenir la fierté de l’Afrique. L’ancien président Macky Sall, avec une vision stratégique pour le pays, a souhaité faire de cette compagnie aérienne un hub régional en Afrique. Dans cet objectif, il a investi massivement dans un nouvel aéroport international à Dakar, prêt à accueillir des compagnies du monde entier.
2. Les premières erreurs stratégiques : acheter trop grand, trop vite
Le premier faux pas majeur a été fait en 2017, lors de l’achat de deux Airbus A330 Néo. Ces avions, destinés à de très longs vols, ont été une mauvaise décision étant donné la courte distance entre Dakar et Paris. L’achat de tels appareils coûteux s’est révélé inutile pour une compagnie jeune qui n’était même pas prête à opérer sur des lignes internationales longues. Ce choix a été motivé par un désir de prestige et de notoriété, plutôt que par une étude sérieuse du marché et de la rentabilité.
En parallèle, la commande d’ATR 72, plus adaptée aux vols domestiques et régionaux, a également été mal gérée, notamment à travers un emprunt garanti par l’État, qui a mis Air Sénégal sous une pression financière énorme dès le départ.
3. Un manque de préparation pour les défis opérationnels
Les coûts de fonctionnement d’Air Sénégal ont été bien plus élevés que prévu. L’un des grands problèmes réside dans la maintenance de la flotte. En effet, Air Sénégal a dû faire face à des difficultés majeures en raison de la dépendance à des prestataires externes pour l’entretien des avions, créant des retards et une perte de fiabilité. Les deux A330 Néo, qui devraient représenter la fierté de la flotte, ont été immobilisés à plusieurs reprises en raison de problèmes de moteur, aggravés par un marché aéronautique international tendu.
4. L’impact des erreurs sur le réseau et la réputation
Les tensions internes et les problèmes techniques ont sévèrement affecté la réputation d’Air Sénégal. Le public sénégalais, qui avait placé de grands espoirs dans cette compagnie nationale, a vite tourné le dos en raison des retards constants, des mauvaises expériences client et de la gestion défaillante de l’entreprise. Les réseaux sociaux ont été inondés de plaintes, de vidéos de passagers mécontents et de dénonciations des problèmes récurrents d’Air Sénégal.
5. Des tensions internes et des décisions politiques
Derrière les coulisses, la gestion politique d’Air Sénégal a été marquée par des choix controversés, comme le remplacement du PDG Mamadou Lamino par Philippe B. Ce dernier, proche du gouvernement de Macky Sall, a accéléré des achats d’avions coûteux sans réfléchir aux capacités financières de l’État pour soutenir cette expansion. L’intervention directe du président a, ainsi, conduit à une gestion impulsive de l’entreprise, éloignée des besoins réels de la compagnie.
6. La solution coûteuse : affrètement et recours à la justice
Face à l’indisponibilité croissante de sa flotte, Air Sénégal a dû se tourner vers l’affrètement d’avions, une solution onéreuse qui n’a fait qu’aggraver la situation financière de la compagnie. De plus, les défaillances des moteurs ont conduit à des procédures judiciaires contre les fabricants, une situation qui n’a pas arrangé les affaires de l’entreprise. En fin de compte, ces erreurs de gestion ont conduit à un enlisement de la compagnie, déjà fragilisée par sa politique d’expansion mal pensée.
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Air Sénégal, autrefois prometteuse, s’est retrouvée piégée par une série de décisions stratégiques mal avisées. L’intervention de l’État, bien que visant à renforcer l’image du Sénégal à l’international, a mené la compagnie dans une impasse économique. Il est essentiel que les entreprises publiques africaines adoptent une gestion plus rationnelle et moins influencée par des considérations politiques, afin d’éviter de reproduire les erreurs d’Air Sénégal. Le cas de cette compagnie doit servir de leçon pour le développement des infrastructures aériennes en Afrique.
