Génération Z : La génération la plus fragile de tous les temps ?
Une jeunesse en crise dans un monde en mutation

La génération Z, composée des jeunes nés entre 1997 et 2011, est confrontée à une détresse psychologique sans précédent. Les chiffres sont frappants :
- 46 % d’entre eux déclarent se sentir stressés ou anxieux en permanence.
- 25 % souffrent de détresse émotionnelle, soit deux fois plus que les générations précédentes.
- Le taux de tentatives de suicide a bondi de 60 % entre 2007 et 2019.
Ces jeunes expriment une perte de sens généralisée : un sur deux pense que l’humanité est condamnée. Mais comment expliquer un tel désespoir dans un monde où les conditions de vie, sur le papier, semblent meilleures ?
Le contrat social rompu
Pendant des décennies, un parcours de vie classique était censé garantir le bonheur : faire des études, trouver un emploi stable, acheter une maison, fonder une famille. Ce chemin tout tracé s’est progressivement effondré :
- Le chômage des moins de 25 ans reste élevé.
- Le prix de l’immobilier a augmenté de 30 % en 10 ans.
- Le coût de la vie explose, tandis que les salaires stagnent.
Pour beaucoup de jeunes, les promesses de la société ne tiennent plus. Le sentiment de trahison engendre frustration, colère, et parfois abandon. « Si je respecte les règles mais que je n’obtiens rien en retour, à quoi bon jouer le jeu ? »
L’angoisse climatique
La crise écologique constitue une source majeure d’angoisse :
- 75 % des jeunes interrogés disent avoir peur de l’avenir.
- 83 % estiment que les générations précédentes ont échoué à préserver la planète.
Face à un monde qu’ils n’ont pas abîmé mais qu’ils doivent réparer, beaucoup de jeunes ressentent une culpabilité écologique paralysante, aggravée par un bombardement constant de mauvaises nouvelles sur les réseaux sociaux.
L’hyper-réalité numérique : un brouillard mental permanent
L’exposition constante aux réseaux sociaux crée un choc cognitif :
- Des milliers de modèles de réussite contradictoires sont projetés en permanence.
- La comparaison sociale devient inévitable.
- Les standards de beauté, de succès ou de bonheur sont déformés.
Résultat : perte de repères, confusion, surcharge mentale. L’individu se sent noyé dans un océan de discours, sans savoir lequel suivre. « Tout le monde a l’air de réussir, sauf moi. »
Une société fragmentée : la solitude dans l’hyperconnexion
Nous vivons à l’ère du post-modernisme, où il n’existe plus de système de valeurs unique. Chacun est libre de croire ce qu’il veut… mais cette liberté peut devenir angoissante.
Le manque de repères communs nuit au sentiment d’appartenance. Et sans but clair, difficile d’avancer. L’hyper-réalité brouille la frontière entre le virtuel et le réel, engendrant une perte de sens généralisée.
L’impact sur la santé mentale : des effets bien réels
- Anxiété généralisée : accentuée par les crises mondiales médiatisées en continu.
- Problèmes d’estime de soi : causés par une quête d’image constante.
- Isolement : renforcé par des relations de plus en plus superficielles.
Selon le professeur Gabriel Rubin, les jeunes ont l’impression de vivre dans un monde dangereux, où même leurs écoles ne sont plus sûres.
Une résistance silencieuse : l’émergence de nouveaux modèles
Tout n’est pas sombre. Face à ces défis, des alternatives émergent :
- Le mouvement off-grid : retour à la nature, vie plus simple et authentique.
- Le développement personnel et la quête de sens.
- Une revalorisation de la santé mentale et du bien-être.
La génération Z ne se résigne pas. Elle réinvente ses propres codes, questionne les modèles établis, et milite pour une société plus juste et équilibrée.
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Oui, la génération Z est marquée par la tristesse, l’anxiété et la perte de sens. Mais elle est aussi instruite, consciente, créative et résiliente.
Plutôt que de la juger, il est urgent de l’écouter. Car c’est elle qui, demain, façonnera un monde peut-être plus humain, plus solidaire et plus sensé.