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La Génération Z : la nouvelle vague anti-travail qui inquiète les entreprises

Entre quête de sens, remise en cause des modèles et refus des sacrifices, cette jeunesse bouscule le monde professionnel.

Pendant longtemps, le salarié modèle était censé faire preuve de gratitude envers son entreprise, accepter sans broncher les heures supplémentaires et reporter ses propres besoins au profit de la rentabilité. Aujourd’hui, de nombreux jeunes refusent de « faire carrière » en se pliant à ces pratiques.

  • Ils n’hésitent plus à partir à l’heure ou même avant l’heure si leur contrat ne les oblige pas à rester.
  • Ils posent systématiquement un arrêt maladie lorsqu’ils sont fatigués ou stressés, ne voyant plus l’intérêt de « tenir coûte que coûte ».
  • Ils démissionnent dès que le poste ne répond plus à leurs attentes, jugeant cette solution plus saine qu’une accumulation de frustrations.

1.2. Des attentes nouvelles vis-à-vis des recruteurs

Autrefois, le rapport de force s’exerçait presque exclusivement du côté des entreprises. Les candidats tremblaient à l’idée de déplaire en entretien. Aujourd’hui, de nombreux jeunes considèrent que le recrutement se joue dans les deux sens :

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  • Les postulants demandent des informations sur la culture d’entreprise et la qualité de vie au travail.
  • Ils vérifient la réputation du futur employeur sur les réseaux et dans les avis d’anciens salariés.
  • Ils négocient d’emblée leurs conditions (horaires, télétravail, rémunération), quitte à refuser un poste si les compromis ne leur conviennent pas.

2. Les causes profondes de la remise en question

2.1. La fin du rêve du CDI à vie

La société valorisait auparavant le CDI comme le Graal. Avoir un emploi stable garantissait un salaire confortable et la possibilité d’acheter un logement ou de préparer sa retraite. Désormais, la Génération Z constate que :

  • Le coût de la vie et l’inflation grimpent plus vite que les salaires.
  • Le marché de l’emploi n’offre plus la sécurité d’antan : de nombreux salariés fidèles sont remerciés du jour au lendemain.
  • Les espoirs de retraite s’amenuisent : près de 4 jeunes Français sur 10 estiment qu’ils ne toucheront jamais la leur.

Dans ce contexte, beaucoup jugent vain de se sacrifier pour une entreprise qui pourrait se séparer d’eux en cas de difficultés ou de restructuration.

2.2. Des modèles parentaux peu encourageants

La Génération Z a aussi été témoin de parents épuisés, parfois exploités, travaillant sans relâche pour une reconnaissance incertaine. Beaucoup ont vu leurs proches rentrer épuisés, sans promotion à la clé, ou subir des licenciements malgré des années de loyauté.

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  • Cette prise de conscience nourrit un fort désir de préserver sa santé mentale et son équilibre personnel.
  • Aux yeux de ces jeunes, la vie ne se limite pas au travail : ils veulent voyager, se consacrer à leurs passions, passer du temps avec leurs proches.

2.3. Le rôle des réseaux sociaux et la quête de sens

Sur TikTok et Instagram, des influenceurs prônent un mode de vie « flexible » : travailler n’importe où, limiter ses heures, éviter le stress. Simultanément, la Hustle culture (qui encourage à travailler jour et nuit) a perdu du terrain auprès des salariés.

  • L’envie de liberté : la Génération Z aspire à gérer son temps et ses projets sans subir la hiérarchie traditionnelle.
  • La recherche d’un emploi « à impact » : ils préfèrent travailler dans une entreprise aux valeurs compatibles avec les leurs, quitte à refuser un poste mieux payé mais dénué de sens.

3. Des critiques récurrentes… mais parfois caricaturales

3.1. Paresse ou exigence légitime ?

De nombreux employeurs voient la Génération Z comme paresseuse, prompt à la démission ou au quiet quitting (démission silencieuse en anglais). Les médias relaient souvent ces plaintes :

  • Retards répétés, arrêts maladie jugés abusifs, retours de vacances prolongés.
  • Désintérêt pour le travail le samedi dans certains secteurs (coiffure, restauration).
  • Réclamations de salaires jugés irréalistes (dès la sortie de l’école, certains évoquent 4 000 € à 10 000 € par mois).

Pour autant, on constate aussi que ces mêmes jeunes savent s’engager pleinement lorsque le poste et l’équipe leur conviennent. Leur priorité n’est pas de travailler moins, mais de mieux travailler dans des conditions jugées humaines.

3.2. Une vision hyper-idéalisée sur les réseaux

La montée en puissance de vidéos montrant des freelances travaillant depuis Bali, quatre heures par jour, nourrit un imaginaire parfois trompeur. Ainsi, certains peuvent estimer que 2 000 € par mois est « le nouveau SMIC », alors même qu’il reste un salaire moyen pour la moitié des Français. Les écarts entre ces fantasmes et la réalité du terrain peuvent créer :

  • Un découragement chez ceux qui ne trouvent pas ces opportunités mirobolantes.
  • Des attentes trop élevées lors des embauches, entraînant des refus massifs ou une instabilité dans les postes.

4. Vers une transformation du monde du travail

4.1. Quand les entreprises s’adaptent

Face à la pénurie de talents et à la volatilité de la Génération Z, certaines entreprises innovent :

  1. Flexibilité horaire : télétravail plus fréquent, horaires adaptables pour concilier vie pro et vie perso.
  2. Hiérarchie moins verticale : prise en compte des avis de chacun, méthodologies de travail plus collaboratives.
  3. Salaires et avantages repensés : primes ciblées, environnement de travail ergonomique, formation continue.

Ces démarches ne profitent pas qu’aux plus jeunes : l’ensemble des salariés peut bénéficier d’un meilleur équilibre et d’une culture d’entreprise plus saine.

4.2. Des revendications qui peuvent inspirer

Si le discours « anti-travail » de certains jeunes semble radical, il souligne néanmoins des dysfonctionnements que les générations précédentes ont souvent acceptés par défaut :

  • Process internes archaïques
  • Organisation rigide privilégiant le présentéisme sur la productivité réelle
  • Faible prise en compte de la santé mentale

En ouvrant le débat, la Génération Z encourage un renouveau. Plusieurs entrepreneurs et RH saluent leur audace et leur capacité à s’exprimer. À l’avenir, cette évolution pourrait permettre :

  • Une meilleure confiance mutuelle entre managers et collaborateurs
  • Davantage d’autonomie dans les missions
  • Une revalorisation des métiers en tension grâce à des concessions sur les horaires ou la rémunération

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La Génération Z fascine autant qu’elle dérange par son approche anti-travail, son souci d’équilibre personnel et sa détermination à refuser ce qu’elle juge injuste. Bien sûr, il existe des abus, des attentes irréalistes et des comportements qui peuvent se heurter à la réalité économique. Mais au-delà de ces excès, la remise en question des modèles traditionnels pourrait bien précipiter une transformation profonde du monde professionnel.

Plutôt que de rejeter en bloc ce renouveau, mieux vaut l’accompagner, l’encadrer et dialoguer. En effet, la souplesse, la prise en compte de la santé mentale et la recherche de sens sont autant de sujets majeurs dans la société actuelle. Pour les entreprises, écouter cette jeunesse et s’y adapter sera sans doute l’une des clés de leur pérennité.

Junelle Belvanie

Salut! Je suis Junelle Belvanie. Je partage à travers mes articles, des réflexions, des conseils et des idées sur des sujets variés. Rejoignez moi pour découvrir des contenus inspirants et enrichissants.

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