L’Obsession des Sous-Vêtements au Japon : Origines, Evolution et Impact Culturel
La fascination japonaise pour les sous-vêtements : entre mythes historiques et marketing moderne
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ToggleUne Fixation Culturelle : Origines et Évolution
Historique des Sous-Vêtements au Japon
Avant le 20e siècle, les sous-vêtements n’étaient pas courants au Japon. Le kimono, vêtement traditionnel, ne nécessitait pas de sous-vêtements spécifiques, car le processus de mise en place était complexe et laborieux. Les femmes utilisaient un vêtement appelé « crossim » qui enroulait la taille, mais n’était pas conçu pour un contact intime. En revanche, les hommes portaient le « fundoshi », un pagne couvrant l’entrejambe mais laissant les fesses découvertes.
Ce n’est qu’avec l’arrivée des influences occidentales durant l’ère Taishō (1912-1926) que le « drawer » (ou caleçon) a commencé à faire son apparition au Japon. Les premiers adoptants étaient principalement des écoliers et des femmes riches cherchant à se conformer aux modes occidentales. Cependant, la majorité de la population a longtemps considéré ces vêtements comme incongrus et inconfortables.
L’Incident du Grand Incendie de 1932 : Une Légende Urbaine
Un tournant majeur dans l’histoire des sous-vêtements japonais est lié à une légende urbaine concernant le grand incendie de 1932 à Tokyo, au magasin Shilokia. Selon cette légende, des femmes en kimono auraient refusé de sauter par les fenêtres pour éviter que leurs parties intimes ne soient exposées, conduisant à leur mort dans les flammes. Cette histoire, bien que largement diffusée, est en grande partie une invention postérieure. En réalité, l’incendie a causé des pertes humaines, mais les récits de honte et d’exposition des parties intimes étaient exagérés.
De la Stigmatisation à la Commercialisation
L’Adoption des Sous-Vêtements : Années 1940-1950
Après la Seconde Guerre mondiale, les sous-vêtements ont été largement adoptés au Japon. Les Pan P Girls, des femmes ayant perdu leurs proches pendant la guerre, ont été parmi les premières à porter des sous-vêtements en raison de leur interaction avec les soldats américains. Cette adoption forcée a progressivement évolué en une tendance générale.
Les défilés de sous-vêtements organisés par le gouvernement japonais et les entreprises de lingerie ont joué un rôle crucial dans cette transformation. Ces événements ont non seulement popularisé les sous-vêtements mais ont aussi servi à éduquer la population sur leur utilisation.
L’Impact de la Culture Populaire et des Médias
Les années 1960 ont marqué l’émergence du phénomène « panty shot » dans les mangas et les animés. Initialement introduit par des mangakas comme Maiko Hasegawa et popularisé par Osamu Tezuka, ce motif est devenu un élément récurrent, souvent utilisé pour attirer l’attention du lecteur.
Cette obsession s’est aussi manifestée dans les publicités, avec des campagnes utilisant des images de sous-vêtements pour promouvoir divers produits. Un exemple marquant est une publicité de 1969 qui a déclenché le phénomène « mojoko », où les élèves retournaient les jupes pour voir les sous-vêtements des autres, illustrant ainsi une forme de voyeurisme institutionnalisé.
Conséquences Sociales et Culturelles
L’obsession pour les sous-vêtements a mené à plusieurs dynamiques sociales au Japon. Le « mojoko » est devenu une pratique courante parmi les jeunes, créant des tensions entre les notions de pudeur et de curiosité. En 2021, une règle interdisant de vérifier la couleur des sous-vêtements des élèves a été introduite, signalant un changement dans la manière dont ces pratiques sont perçues.
L’obsession pour les sous-vêtements a également des ramifications dans la culture populaire, où les animés et mangas continuent d’exploiter cette fascination de manière variée, souvent avec des implications de voyeurisme et d’excitation.
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La fixation japonaise sur les sous-vêtements, bien que complexe et souvent controversée, trouve ses racines dans une évolution culturelle marquée par l’influence occidentale, des incidents historiques dramatiques et une commercialisation agressive. De la stigmatisation à la célébration, cette obsession reflète des aspects profonds de la culture japonaise et continue de façonner les perceptions sociales et culturelles au Japon.