Louis-San

Sexisme au Japon : 25 règles qui n’existent que pour les femmes

Une société moderne avec des règles archaïques ? Le Japon continue d’imposer des restrictions surprenantes exclusivement aux femmes, révélant un sexisme institutionnalisé.

Le Japon figure régulièrement parmi les derniers du classement mondial sur l’égalité de genre. Derrière l’image d’une société ordonnée, on découvre un ensemble de normes sexistes bien ancrées. Qu’elles soient implicites ou institutionnalisées, ces règles affectent la liberté des femmes au quotidien, de l’école au monde du travail, en passant par la sphère privée.

L’éducation : entre normes strictes et sexualisation

L’école japonaise impose des règles strictes, notamment aux filles :

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  • Interdiction des queues de cheval, au motif qu’elles exciteraient les garçons en laissant voir la nuque.
  • Longueur de jupe réglementée.
  • Couples autorisés définis différemment selon le sexe.

Ces normes illustrent un contrôle obsessionnel du corps féminin dès le plus jeune âge.

Le monde du travail : discrimination et sexisme ordinaire

Le sexisme s’exprime aussi violemment dans l’univers professionnel :

  • Interdiction du port de lunettes pour les femmes dans certaines entreprises.
  • Obligation tacite de se maquiller et de porter des talons hauts.
  • Service du thé réservé aux femmes, même en entreprise.
  • Uniformes obligatoires pour les femmes, tandis que les hommes en sont exemptés.
  • Calendrier de grossesse imposé dans certaines crèches pour organiser les congés maternité.

Dans certains cas, ce sexisme déguisé en tradition va jusqu’au licenciement de femmes enceintes.

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L’accès à certaines professions encore limité

Certaines carrières sont quasi-inaccessibles pour les femmes :

  • Chef sushi (itamae) : métier historiquement masculin, encore difficilement accessible aux femmes.
  • Raisons invoquées : température corporelle prétendument trop élevée ou absence d’hygiène supposée liée aux menstruations.

Religions et traditions : les femmes toujours exclues

Dans le domaine religieux, les femmes sont régulièrement exclues :

  • Monts sacrés, sanctuaires et temples interdits aux femmes (noning kekkai).
  • Compétitions de sumo interdites aux femmes sur le ring principal.
  • Interdiction de participer à certains festivals, parfois à partir de 14 ans.

La justification : le sang menstruel, considéré comme impur dans les religions shintoïste et bouddhiste.

Mariage, enfants et droits familiaux : un système patriarcal

  • Prendre le nom de son mari est obligatoire : les couples mariés doivent porter le même nom, et dans 95 % des cas, c’est le nom de la femme qui disparaît.
  • Garde exclusive des enfants en cas de divorce : attribuée quasi systématiquement à la mère, même en cas d’enlèvement parental.
  • Délai de 100 jours imposé aux femmes avant de pouvoir se remarier (désormais levé si preuve de non-grossesse).

Le système favorise toujours un modèle familial où la femme se sacrifie pour l’enfant et le foyer.

Avortement : légal mais inaccessible

  • Accord du partenaire obligatoire pour avorter, même en cas de relation non conjugale.
  • Pilule contraceptive légalisée seulement en 1999, peu utilisée (2,9 % des femmes).
  • Pilule du lendemain disponible sans ordonnance seulement depuis 2024, au prix élevé (~50 €).

Le manque de moyens de contraception et l’accès difficile à l’IVG sont en contradiction avec le taux de natalité préoccupant du pays.

Des traditions humiliantes encore en vigueur

  • Riz rouge (osekihan) servi à la famille pour annoncer les premières règles d’une fille.
  • Les femmes mangaka sont encore souvent incitées à cacher leur identité.
  • Dans l’animation, certains producteurs estiment que les femmes sont trop réalistes pour réaliser des films « fantastiques », préférant l’approche idéaliste des hommes.

Une mentalité discriminante qui persiste, malgré le succès d’œuvres majeures créées par des femmes (Fullmetal Alchemist, Demon Slayer…).

Fiscalité et précarité : un système qui pénalise les femmes actives

Le système fiscal japonais décourage les femmes à travailler à temps plein :

  • Seuil à ne pas dépasser (1,3 million de yens) pour éviter une surcharge fiscale sur le foyer.
  • Ce mécanisme pousse les femmes à se cantonner à des emplois précaires (baito), limitant leur autonomie financière.

Si le Japon a connu des évolutions importantes, notamment avec la récente loi sur la garde partagée (à partir de 2026), les règles sexistes persistent dans toutes les sphères de la société. Le progrès reste timide, lent, et inégalement appliqué.

A lireL’infidélité au Japon : Une Norme Cachée dans la Culture Japonaise ?

Derrière chaque règle discriminatoire, il existe un système complexe de traditions, de religion, de fiscalité et de croyances culturelles profondément enracinées. Pour espérer un changement véritable, il faut une prise de conscience collective, accompagnée de réformes courageuses, pour que les droits des femmes japonaises cessent d’être conditionnels ou symboliques.

Junelle Belvanie

Salut! Je suis Junelle Belvanie. Je partage à travers mes articles, des réflexions, des conseils et des idées sur des sujets variés. Rejoignez moi pour découvrir des contenus inspirants et enrichissants.

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