Une victoire politique qui fait trembler les certitudes
L’élection présidentielle au Sénégal a surpris le monde entier. Avec le soutien d’Ousmane Sonko, Bassirou Diomaye Faye, figure montante du Pastef, a pris les rênes du pays. Ce duo, récemment amnistié et libéré de prison, a su capter l’espoir d’une jeunesse désabusée, incarnant une rupture radicale avec l’élite politique sénégalaise traditionnelle.
Le Pastef, ou Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité, prône des valeurs telles que la justice, la souveraineté et la redistribution équitable des richesses. Des principes qui, pourtant universels, semblent déranger. Pourquoi ? Parce qu’ils contestent l’ordre établi, notamment les relations de dépendance entre l’Afrique et les anciennes puissances coloniales.
Un discours médiatique empreint de mépris
Dans une chronique diffusée sur une grande radio française, un journaliste n’a pas hésité à qualifier le Pastef de « flou » et à minimiser son programme politique. Ces propos témoignent d’un mépris flagrant envers une élection démocratique dans un pays souverain.
L’expression « version africaine du populisme » trahit une condescendance. Peut-on imaginer un tel ton utilisé pour décrire une élection aux États-Unis ou au Royaume-Uni ? Cette attitude, loin d’être isolée, reflète une incapacité de certaines élites occidentales à accepter l’émancipation politique et économique de l’Afrique.
Les piliers clairs du Pastef
Contrairement à ce qu’avancent certains détracteurs, le programme du Pastef repose sur des valeurs bien définies :
- Patriotisme : Faire du Sénégal une nation prospère et indépendante, où l’intérêt collectif prime.
- Travail : Valoriser le labeur comme source d’épanouissement et de développement national.
- Éthique : Ancrer la gouvernance dans la transparence et la responsabilité.
- Fraternité : Cultiver la solidarité et la cohésion sociale.
Ces principes résonnent profondément auprès d’une jeunesse en quête de justice et d’opportunités. Avec 70 % de la population sénégalaise âgée de moins de 30 ans, cette génération exige un changement réel, incarné par le Pastef.
Une menace pour les intérêts étrangers ?
Le Pastef appelle à une plus grande souveraineté économique, notamment dans la gestion des ressources naturelles comme le gaz offshore. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une rupture brutale avec les partenaires étrangers, ce repositionnement stratégique dérange, surtout dans le contexte actuel où l’influence française recule en Afrique de l’Ouest.
Cependant, contrairement à ce que certains médias laissent entendre, le Pastef ne prône pas la rupture violente ou l’humiliation. Leur approche s’inscrit dans une volonté de dialogue équilibré et respectueux.
Conclusion : Une révolution pacifique et un signal pour l’Afrique
La victoire de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko au Sénégal est bien plus qu’un événement national. Elle symbolise un désir croissant d’émancipation en Afrique, face à des relations internationales jugées inéquitables.
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Pourtant, cette quête de souveraineté n’échappe pas aux critiques, souvent empreintes d’une vision passéiste et condescendante. Il est temps de reconnaître que cette nouvelle génération africaine a un rôle à jouer dans la redéfinition des relations mondiales, loin des clichés paternalistes.