L’Évolution des Otaku et l’Impact Mondial de Genshin Impact
De la marginalisation à la reconnaissance : Comment la culture otaku et le jeu "Genshin Impact" ont transformé le paysage culturel japonais
C’est une opinion partagée par Dion K., un critique et auteur de mangas. Il souligne l’hypocrisie du gouvernement et refuse de cautionner les moqueries subies par les véritables otaku. Les otaku reconnus officiellement par l’État et l’industrie, ainsi que ceux qui créent des mangas érotiques, souvent condamnés pénalement, font tous partie du même univers. Pourtant, parmi les otaku, certains se sentent frustrés par le fait que la majorité des Japonais ne s’intéressent qu’à la surface de leur monde, notamment à des œuvres comme « Kimetsu no Yaiba » ou « Détective Conan » qui, bien que populaires, sont perçues comme trop lissées pour plaire à tout le monde.
Ce qu’il faudrait, c’est un produit qui regroupe des éléments d’anime, de jeux vidéo, de musique, d’histoire, d’idol et même de cosplay, et qui puisse toucher un large public. Ce produit existe : il s’agit de « Genshin Impact » par miHoYo, ou plutôt HoYoverse. Ce jeu a été créé par des développeurs qui ont grandi avec la pop culture japonaise des années 90. En voyant les succès japonais, ils ont décidé de renverser les rôles et de s’adresser au public japonais. « Genshin Impact » est un mélange d’action RPG et d’anime, intégrant du doublage et du cosplay, avec des références à Miyazaki, Zelda, et Final Fantasy.
Malgré ces efforts, lors de sa sortie au Japon en 2020, le jeu a rencontré des réticences parce qu’il avait été développé par un studio chinois, et les Japonais ne sont pas particulièrement fans de la Chine. HoYoverse n’a pas abandonné et, dès la version 2.0 du jeu, ils ont introduit une région entière, Inazuma, inspirée du Japon de l’ère Edo, pour séduire le public japonais. Bien que le jeu présente des aspects négatifs du Japon, comme le pays fermé et xénophobe, ces éléments sont contrebalancés par des représentations positives comme les sakuras, les samouraïs, et les temples majestueux. Le personnage clé de cette zone, le shogun Raiden, a été particulièrement bien reçu.
Le marketing autour de cette région a été intense, avec des campagnes publicitaires massives à la télévision et dans le métro de Tokyo, entraînant une hausse significative des téléchargements du jeu. En 2021, « Genshin Impact » a été téléchargé 5 millions de fois au Japon. Pourquoi HoYoverse a-t-il autant insisté pour conquérir le marché japonais ? Les revenus générés par téléchargement au Japon sont parmi les plus élevés au monde, avec 95,46 dollars par téléchargement, représentant 27 % des recettes mondiales du jeu en 2021, soit 486 millions de dollars.
Aujourd’hui, en 2024, environ 13 millions de joueurs japonais se connectent au jeu au moins une fois par mois. HoYoverse a vraiment réussi à s’implanter sur le marché japonais et a même ouvert une brèche dans le top des jeux vidéo au Japon. Si en 2018, les studios japonais avaient encore le monopole, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Depuis 2022, un tiers des jeux du top viennent de studios chinois, avec « Genshin Impact » générant autant, voire plus, de hype que Nintendo. Une des clés du succès de HoYoverse a été de rendre le jeu accessible sur les téléphones portables, un objet que tout le monde a sur soi à tout moment.
Ce qui rend « Genshin Impact » si spécial, c’est qu’il a réussi là où peu de jeux japonais ont triomphé : attirer une large audience féminine. En effet, 45 % des joueurs de « Genshin Impact » au Japon sont des femmes. Le jeu est plus qu’un simple RPG ; il est aussi une animation, de la musique, et du doublage. Par exemple, le personnage Sangonomiya Kokomi, doublé par Suzuko Mimori, est particulièrement populaire au Japon.
Le jeu continue de croître avec de nouvelles régions inspirées de différents coins du monde, et chacune est un hommage à une vraie région. En 2024, la version 4.7 de « Genshin Impact » est un véritable phénomène au Japon, avec des collaborations et des pop-up stores à travers le pays.
« Genshin Impact » est le fruit de l’amour pour la culture et le soft power japonais, marquant l’histoire du jeu vidéo au Japon. Je suis moi-même une conséquence de ce mouvement otaku. Sans eux, certains des meilleurs animés n’auraient pas été créés, et je ne serais pas tombé amoureux de la culture japonaise. Donc, même si les otaku peuvent paraître socialement inadaptés ou gênants, n’oubliez jamais que c’est grâce à eux que le Japon est aujourd’hui aussi populaire.
Le terme « otaku » a connu une évolution intéressante au fil des ans. À l’origine, il désignait des personnes passionnées de manière obsessive par des domaines spécifiques. Cependant, sa signification a changé au fil du temps pour finalement désigner simplement quelqu’un de passionné dans un domaine particulier.
Mais attendez une minute, posez-vous cette question : ne trouvez-vous pas que ce revirement est un peu trop opportuniste, surtout de la part du gouvernement japonais ? Rappelez-vous, il y a 25 ans, ce même gouvernement menait une véritable chasse aux sorcières contre les contenus otaku. Aujourd’hui, il célèbre le développement et l’enthousiasme généré par la culture otaku.
C’est d’ailleurs l’opinion de Dion K., un critique et auteur de mangas. Il souligne l’hypocrisie du gouvernement et refuse de cautionner les moqueries subies par les véritables otaku. Ceux qui sont officiellement reconnus par l’État et l’industrie, et ceux qui créent des mangas érotiques souvent condamnés pénalement, appartiennent tous à la même communauté. Pourtant, parmi les otaku, certains regrettent que la grande majorité des Japonais ne s’intéressent qu’à la surface de leur univers, avec des œuvres comme « Kimetsu no Yaiba » ou « Détective Conan », qui, bien que populaires, sont perçues comme trop lissées pour plaire à tout le monde.
Ce qu’il faudrait, c’est un produit qui regroupe des éléments d’anime, de jeux vidéo, de musique, d’histoire, d’idol et même de cosplay, et qui puisse toucher un large public. Ce produit existe : il s’agit de « Genshin Impact » par miHoYo, ou plutôt HoYoverse. Ce jeu a été créé par des développeurs nourris à la pop culture japonaise des années 90. En voyant les succès japonais, ils ont décidé de renverser les rôles et de s’adresser au public japonais. « Genshin Impact » est un mélange d’action RPG et d’anime, intégrant du doublage et du cosplay, avec des références à Miyazaki, Zelda, et Final Fantasy.
Malgré ces efforts, lors de sa sortie au Japon en 2020, le jeu a rencontré des réticences parce qu’il avait été développé par un studio chinois, et les Japonais ne sont pas particulièrement fans de la Chine. HoYoverse n’a pas abandonné et, dès la version 2.0 du jeu, ils ont introduit une région entière, Inazuma, inspirée du Japon de l’ère Edo, pour séduire le public japonais. Bien que le jeu présente des aspects négatifs du Japon, comme le pays fermé et xénophobe, ces éléments sont contrebalancés par des représentations positives comme les sakuras, les samouraïs, et les temples majestueux. Le personnage clé de cette zone, le shogun Raiden, a été particulièrement bien reçu.
Le marketing autour de cette région a été intense, avec des campagnes publicitaires massives à la télévision et dans le métro de Tokyo, entraînant une hausse significative des téléchargements du jeu. En 2021, « Genshin Impact » a été téléchargé 5 millions de fois au Japon. Pourquoi HoYoverse a-t-il autant insisté pour conquérir le marché japonais ? Les revenus générés par téléchargement au Japon sont parmi les plus élevés au monde, avec 95,46 dollars par téléchargement, représentant 27 % des recettes mondiales du jeu en 2021, soit 486 millions de dollars.
Aujourd’hui, en 2024, environ 13 millions de joueurs japonais se connectent au jeu au moins une fois par mois. HoYoverse a vraiment réussi à s’implanter sur le marché japonais et a même ouvert une brèche dans le top des jeux vidéo au Japon. Si en 2018, les studios japonais avaient encore le monopole, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Depuis 2022, un tiers des jeux du top viennent de studios chinois, avec « Genshin Impact » générant autant, voire plus, de hype que Nintendo. Une des clés du succès de HoYoverse a été de rendre le jeu accessible sur les téléphones portables, un objet que tout le monde a sur soi à tout moment.
Ce qui rend « Genshin Impact » si spécial, c’est qu’il a réussi là où peu de jeux japonais ont triomphé : attirer une large audience féminine. En effet, 45 % des joueurs de « Genshin Impact » au Japon sont des femmes. Le jeu est plus qu’un simple RPG ; il est aussi une animation, de la musique, et du doublage. Par exemple, le personnage Sangonomiya Kokomi, doublé par Suzuko Mimori, est particulièrement populaire au Japon.
Le jeu continue de croître avec de nouvelles régions inspirées de différents coins du monde, et chacune est un hommage à une vraie région. En 2024, la version 4.7 de « Genshin Impact » est un véritable phénomène au Japon, avec des collaborations et des pop-up stores à travers le pays.
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« Genshin Impact » est le fruit de l’amour pour la culture et le soft power japonais, marquant l’histoire du jeu vidéo au Japon. Je suis moi-même une conséquence de ce mouvement otaku. Sans eux, certains des meilleurs animés n’auraient pas été créés, et je ne serais pas tombé amoureux de la culture japonaise. Donc, même si les otaku peuvent paraître socialement inadaptés ou gênants, n’oubliez jamais que c’est grâce à eux que le Japon est aujourd’hui aussi populaire.
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