Ukraine : Volodymyr Zelensky appelle à une coalition européenne de 200 000 soldats
La demande du président ukrainien met en lumière la complexité de la situation sur le terrain et les enjeux d'une force d'interposition en Europe.

Table of Contents
ToggleUne demande sans précédent : 200 000 soldats européens
Dans un contexte de guerre prolongée, Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine, a formulé une demande audacieuse : la constitution d’une force européenne composée de 200 000 soldats. Cette requête, jugée « indispensable » par Kiev, vise à instaurer une force d’interposition pour sécuriser un front long de plus de 1 200 kilomètres contre les offensives russes. Cependant, cette proposition pose de nombreuses questions, notamment sur la disponibilité et la capacité des armées européennes à fournir un tel contingent.
Le rôle des États-Unis en recul
Le soutien américain à l’Ukraine, autrefois crucial, s’amenuise. Le président Joe Biden a récemment annoncé une pause de 90 jours dans les aides financières au développement pour plusieurs pays, y compris l’Ukraine. Cette décision intervient alors que Donald Trump, potentiel candidat à l’élection présidentielle de 2024, clame qu’il pourrait résoudre la guerre en « 24 heures », suscitant des inquiétudes à Kiev sur un éventuel changement d’approche diplomatique des États-Unis.
Les forces européennes : un défi logistique
Selon les experts militaires, déployer 200 000 soldats sur le terrain représente un défi colossal. Actuellement, les principales puissances militaires européennes – la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni – ne pourraient mobiliser qu’environ 60 000 soldats au total. En effet, le chef d’état-major français, le général Pierre Schill, a rappelé que la France peut engager jusqu’à 20 000 soldats dans une coalition, un chiffre similaire pour l’Allemagne et le Royaume-Uni. Le manque de troupes disponibles soulève donc la question d’un élargissement potentiel à des pays non européens, une option qui pourrait compliquer davantage le commandement et la coordination.
Les contraintes financières et diplomatiques
Outre la question des effectifs, le coût d’une telle opération est astronomique. Il s’agirait de financer non seulement les troupes mais aussi leur équipement, leur logistique (nourriture, carburant, soins médicaux), ainsi que des rotations régulières pour maintenir un effectif opérationnel. De plus, une force d’interposition nécessiterait un accord international clair, impliquant potentiellement l’ONU ou l’OSCE. Cependant, un tel déploiement pourrait être vu comme une provocation par la Russie, risquant d’aggraver le conflit.
Quelle mission pour cette coalition ?
L’efficacité d’une force d’interposition dépend de sa mission. Si son rôle est limité à des opérations de surveillance et de protection, elle pourrait avoir un impact dissuasif. Mais, comme le soulignent les experts, une mission de combat nécessiterait un contingent bien plus important. Dans tous les cas, un accord entre l’Ukraine et la Russie serait indispensable pour valider le déploiement d’une telle force, une condition encore très incertaine dans le contexte actuel.
L’Europe face à ses responsabilités
Volodymyr Zelensky se tourne désormais vers l’Europe, consciente que le soutien américain pourrait s’effriter davantage. Cependant, la mise en place d’une coalition européenne capable de répondre aux besoins de l’Ukraine est loin d’être acquise. Emmanuel Macron et d’autres dirigeants européens devront décider s’ils souhaitent intensifier leur engagement face à une guerre qui redessine l’équilibre géopolitique mondial.
A Lire: Ukraine frappe un général russe de haut rang à Moscou : un tournant dans la guerre
Conclusion : Une Europe à un tournant
La demande de Volodymyr Zelensky souligne non seulement l’urgence sur le terrain mais aussi le rôle croissant que l’Europe devra jouer dans la résolution du conflit ukrainien. Entre défis logistiques, financiers et diplomatiques, l’avenir d’une force d’interposition repose sur une question centrale : l’Europe est-elle prête à assumer un leadership militaire en l’absence des États-Unis ?
